Documentations


apprendre, pratiquer, transmettre


Voici quelques références bibliographiques intéressantes. Certaines ont traversés les ages, d'autres révolutionnent notre point de vue sur le génie végétal. Leur points commun est que c'est toujours un plaisir de les (re)découvrire. Alors bonnes lectures!



Outils de reconnaissance de variétés de fruits disponibles sur internet



méthode Choisel : logiciel libre à installer sur son ordinateur.

https://www.pomologie.com/pomolcel/choiseljl/methode_choisel.htm



adresses internet intéressantes

Arboriculture fruitière par J. Vercier :


2021 09

Présentation du verger par notre stagiaire


LE TRAVAIL DES VERS DE TERRE,

Et de leurs assistants cachés

M. MESNIL explique qu’un  couvre-sol est bon pour les arbres: carton, paille, cendres  de bois, (pas trop, la  surcharge toujours au même endroit peut être toxique), et quantités d’autres ingrédients «  bruns ou verts ». Ne pas mettre toujours et uniquement, du carton et de la paille (bruns) qui sont des couvre-sol très consommateurs d’azote. Il serait bon de varier les ingrédients. Par exemple, les tontes d’herbe rajoutées par petite couche à chaque tonte au cours de saison estivale, vont apporter l’azote organique dont les micro-organismes ont fortement besoin pour transformer les ingrédients carbonés (bruns) et ainsi éviter les carences pour les arbres.

Il y a  principalement 4 espèces de vers de terre avec des rôles très différents et complémentaires :

 

            - Les vers de compostage « Eisenia foetida » font leur travail en surface,…………….

généralement dans la transformation en tas  des végétaux et ingrédients (papiers, restes ménagers, paille, restes de jardin etc… Attention, il y a des incompatibles*…). Le carton et un peu de sable (légèrement de temps en temps) sont indispensables.

Préférez le « Eisénia foetida » qui est le meilleur composteur, pas de mélange avec d’autres espèces.

            - Les vers  Épigés « Lombricus rubellus » juste au niveau  du sol, voire dans les premiers centimètres du sol, moins de 5 cm, vont dégrader, avec la faune de surface (les broyeurs) tous les résidus de végétaux et petits animaux morts. Ces petits vers de surface, sont les plus nombreux. 

            - Les vers Endogés « Allobophora caliginosa » travaillent à 20 cm de profondeur. Ils ne sortent jamais en surface, mais vivent des résidus laissés dans les quelques cm de surface, par la faune et les vers Épigés (cités ci-dessus). Ils déposent leurs excréments près de la surface, mais jamais en surface.

Dans leur travail incessant, horizontal, ils font un travail de digestion, et  mélangent ainsi la matière organique. Ils multiplient des micro-organismes, tout en transformant les matières en humus, qui à son tour sera transformé en minéraux pour nourrir les plantes.

En même temps ils aèrent le sol.

      - Les vers Anéciques « Lombricus terrestris » travaillent de la surface du sol jusqu'à plus ou moins 2,50 m de profondeur. L'aller-retour dure une journée.  Ils vont absorber les feuilles tombées, carton, paille, fétus, et prennent de la terre avec pour faire fonctionner leur gésier. Ils consomment la moitié de leur poids par jour !

Lors de leur transit intestinal, se fait un mélange organique, et la multiplication des micro-organismes. Les matières digérées sont excrétées sous formes de turricules au-dessus du sol la nuit. Ils recommencent sans cesse leur cycle.

En même temps ils drainent et aèrent le sol.

 Les turricules,  ou excréments des vers, contiennent de bien plus grandes quantités d’azote, de phosphore, de potassium, de calcium et de magnésium, que la terre de jardin ordinaire.

Il ne faut donc pas retourner la terre, pour laisser ces petits  auxiliaires jardiniers faire notre travail, sinon on brise toute cette activité sousterraine  des vers de terre et de la microfaune( microbienne, bactérienne,  mycorhizienne etc…).  Et tous ont toujours tout à recommencer s’ils ne sont pas détruits… !  

Il suffit simplement de décompacter  la terre et de travailler juste ce qu’il faut pour semer et planter : la largeur d’une grelinette, si vous faites un semis, ou d’une fourche bêche pour planter sur l’épaisseur d’un bêchage. Les entre deux restent le domaine de nos travailleurs de l’ombre.

Il y a  grand intérêt de toujours maintenir un  couvre-sol, sans en manquer, qu’il soit apport d’ingrédients (bruns ou verts) ou semis de plantes couvre-sol destinées à être broyées avant la montée en graine.

Les mycorhizes sont des champignons qui par leurs mycéliums entrent  en symbiose bénéfique avec les racines des plantes. Pour certaines plantes les mycéliums entourent les racines de ces plantes  hôtes, et pour certaines autres plantes, le mycélium entre dans le cortex de leurs racines, afin,  dans les deux cas, de se nourrir mutuellement. Les mycorhizes vont se nourrir des sucres de la plante hôte, et la plante hôte recevra par les filaments du mycélium : eau, sels minéraux que cette plante ne peut explorer en profondeur  ou dans certaines failles de la roche mère.

C’est ce qu’on appelle vivre en symbiose.

Les vers de terre fertilisent le sol et donnent des nutriments aux plantes.  Ces vers nécessitent un  apport régulier de nourriture (couvert végétal, mulch…)

Les végétaux ont capté le CO 2 de l’air. Ainsi grâce aux vers de terre le carbone est mis en stock dans le sol, qui en devient un réservoir important et privilégié. Reste aux micro-organismes d’en transformer une petite partie. L’autre partie importante, restera dans le sol, stockée pour toujours, si on ne laboure pas ce sol.

Pour imager et conclure, les illustrations  en sont :

 - le  jardin en lasagnes (alternance de couches de végétaux et ingrédients bruns (carbonés), et couches de végétaux et ingrédients  verts (azotés), ce qui donne des légumes toute l’année et tous les ans sans labour,

- et la permaculture avec le mulch que les vers de terre digèrent en permanence, assurant  ainsi le mixage du végétal et du minéral, sous la forme communément appelé HUMUS.

* ne pas mettre au compost, essentiellement, les résidus carnés et les restes des agrumes…

 

 

 

                                                                    Votre serviteur : Michel Mesnil, le 5 avril 2017

Je viens de lire l'article sur les vers de terre, il est très intéressant, compréhensible à tout public et agréable à lire. J'ai appris qu'il existait un 4e type de vers : de compostage.

Si je pouvais faire quelques remarques, je trouve dommage que vous n'ayez pas aborder l'effet des couverts sur la gestion des adventices et surtout qu'on pouvait utiliser des couvert végétaux vivants pour fixer de l'azote (avec les légumineuses), ou encore varier les systèmes racinaires (pivotant/fasciculé) pour améliorer la structure du sol, protéger le sol contre l’agression du vent et de la pluie et enfin pour donner à bouffer aux vers. Deuxième point d'amélioration, vous parlez du travail du sol des vers qui permettent de restructurer les sol, mais vous oubliez que chimiquement les vers sont en gde partie les créateurs du complexe argilo humique grâce à leur glande de Morren très riche en calcium et qui permet de faire le liant entre l'argile(négative) et les nutriments positifs : le pont calcique.

                                                                          Le 23 avril 2017

 

                                                                          Rémi LEFORT Agronome Angers

LES PLANTES FONT DE LA RÉSISTANCE

La fertilisation par les vers de terre

Et si les vers de terre révolutionnaient notre approche de la fertilisation ?

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Et si les vers de terre révolutionnaient notre approche de la fertilisation ?

By Gilles Domenech On 22 novembre 2016

Je publie ici un article que j’ai écrit pour le blog de Christophe Gatineau le jardin vivant, dans le cadre d’une série d’articles consacrée aux vers de terre. Voici le lien vers l’article sur le blog de Christophe, le vers de terre nous le dit, écoutons-le, avec un très beau préambule à mon article proprement dit.

Il est bien connu que pour que les plantes poussent bien, il faut qu’elles aient à disposition des éléments minéraux qu’elles puisent dans le sol. Parmi ces éléments, le plus important en terme quantitatif est l’azote, le fameux « N » du trio « NPK » (Azote, Phospore, Potassium). Dans cet article nous allons nous cantonner à l’azote et découvrir comment les vers de terre viennent perturber notre compréhension de la nutrition azotée des plantes.

Pour ce faire, je vais me baser sur une expérience menée par Marcel Bouché et qui est décrite dans son livre « des vers de terre et des hommes » (Actes Sud 2014) aux pages 200 à 203. Pour ceux qui préfèrent les vidéos, je vous invite à visionner par exemple la conférence qu’il a fait aux Rencontres Maraîchage sur Sol Vivant 2015 à Baerenthal en Moselle.

En résumé, il a utilisé les vers de terre pour suivre l’azote dans le sol. Pour ce faire, il a nourrit des vers de terre avec de l’azote 15 qui est un isotope non radioactif de l’azote très rare dans la nature – le chiffre 15 signifie que cet azote possède 7 protons et 8 neutrons dans son noyau, soit 15 nucléons, contrairement à l’azote 14 beaucoup plus commun qui lui ne possède que 7 neutrons et donc 14 nucléons au total. Cet azote 15 a donc remplacé l’azote 14 qui était présent dans les vers de terre initialement. Pour ceux qui voudraient rechercher la publication scientifique d’origine, voici le lien sur science direct.

Puis il a réintroduit ces vers de terre dans une vieille prairie et a suivi l’évolution de cet azote 15 dans les vers de terre, le sol et les plantes.

Les résultats sont résumés par ce schéma (schéma simplifié établi d’après celui de Bouché 2014, des vers de terre et des hommes, p. 201)

TABLEAU CI-DESSOUS

Evolution de la teneur en azote 15 dans les vers de terre, le sol et la végétation suite à la réintroduction des vers de terre dans la prairie. D’après Bouché, 2014.

Qu’y observe-t-on ?

Tout d’abord, et cela est prévisible, une baisse rapide de la teneur en azote 15 dans les vers de terre, ce qui est logique puisqu’ils perdent l’azote 15 qu’ils contiennent à travers leurs urines, mucus… et le remplacent par de l’azote 14 venant de leur nourriture.

Une partie de cet azote part logiquement dans le sol et les turricules, mais curieusement au-delà de 20 jours, il n’y a plus trace de cet azote dans le sol… Mais alors où est-il donc ?

Eh bien dans les plantes tout simplement ! Et notamment dans les racines d’où il est progressivement transféré dans les parties aériennes.

Cela veut donc dire qu’en à peine plus d’un mois, la quasi-totalité de l’azote contenu dans les vers de terre se retrouve dans les plantes ! Et ce quasiment sans être passé dans le sol, ni même les turricules ! Comme s’il y avait un transfert direct ou presque depuis les vers de terre vers les plantes.

Pas de pertes

Et on remarque ici un autre fait amusant : au début de l’expérience, la teneur en azote 15 décroît, ce qui avait dans un premier temps été attribué à une volatilisation, comme cela s’observe très communément suite à une fertilisation azoté classique. Or ici, contre toute attente, à partir du 14ème jour, la teneur totale remonte et au bout de 40 jours, la quasi-totalité de l’azote 15 initial se retrouve dans la végétation, indiquant qu’il n’y a eu aucune perte d’azote au cours de l’expérience ! L’interprétation est que c’est de l’azote qui avait été libéré par les vers de terre en profondeur, au-delà des 50 cm étudiés par l’expérience, puis de là remontés par les végétaux via leur système racinaire. Cette remontée devient perceptible sur les courbes à partir du 14ème jour

Qu’est-ce que tout cela suggère-t-il ?

Les agronomes ont l’habitude de considérer que pour qu’une plante puisse se nourrir en azote, il faut que cet azote soit sous forme minérale dissoute (nitrates…) dans l’eau du sol. Or on voit ici, que l’azote contenu dans les vers de terre est presqu’entièrement utilisé par les plantes en 40 jours seulement. Cela signifie-t-il que pour avoir des cultures abondantes, il suffit d’avoir plein de vers de terre en bonne santé dans sa terre ? Cela implique-t-il que la seule action nécessaire pour la fertilisation est de prendre soin des vers de terre en réduisant le travail du sol et en leur fournissant de la matière cellulosique à manger ? Affirmer cela de façon abrupte semble un peu rapide mais c’est bien la direction qui est suggérée ici.

Bien sûr l’expérience présentée ici a été faite sur prairie et rien ne dit que les résultats seraient identiques dans un champ de céréales ou dans un potager, mais cette piste vaut d’être suivie, ce d’autant plus qu’elle va dans le même sens que les observations faites par les praticiens qui cultivent « sol vivant » au potager, en maraîchage ou en grandes cultures.

En tous cas, il est clair que les vers de terre n’ont pas fini de nous étonner !

 

Affaire à suivre !

Tableau sur vers de terre

L’intérêt du "non labour" confirmée

Par Loïc Chauveau

Le 09.10.2016 à 14h00

La compilation de 62 études scientifiques comparant les pratiques de travail des sols agricoles dans le monde conclut à un avantage agronomique certain du "non labour". Les enjeux climatiques devraient accélérer l’abandon de la charrue.

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CHARRUE. Les chercheurs du collège d’agriculture de l’Université d’Illinois ont voulu en avoir le cœur net. Est-ce que les comparaisons entre méthodes de labours faites dans les fermes du Midwest sont aussi valables pour le reste du monde ? Les Etats-Unis sont en effet en train de se passer à grande vitesse du labour. Aujourd’hui, 1/3 des exploitations ne passent plus la charrue dans les champs. Outre les évidentes économies en fuel et en matériel, la technique s’est avérée extrêmement rentable. « Aider le sol à remplir ses fonctions permet de mieux faire pousser les récoltes tout en maintenant une haute qualité remplissant des buts écologiques, assure Stacy Zuber, principale auteure de l’article paru dans Soil biology and biochemistry. Dans l’Illinois, nous avons des sols très fertiles qui sont notre principale richesse. Les fermiers peuvent la protéger en s’assurant que la communauté microbienne est en bonne santé ».PUBLICITÉ

 

La vie microbienne des sols, voilà le secret d’un sol fertile. Un gramme de sol contient un million d’espèces de bactéries, 100 000 espèces de champignons, 1000 espèces d’invertébrés (acariens, collemboles, nématodes, etc.) parmi lesquels les rois de ce milieu, les vers de terre, principaux acteurs de la fertilité des sols. Un sol sain compte une douzaine d’individus par m3. Ce microcosme aère le sol, décompose les résidus des végétaux et les transforme en matière organique de nouveau assimilable par les plantes. C’est ce recyclage qui est perturbé par le labour. Si le retournement des terres a un impact positif sur la vie bactérienne en provoquant la création de milieux de vie différents favorisant la multiplication des espèces, il stimule en revanche l’apparition de bactéries porteuses de maladies pour les plantes ! En outre, la charrue détruit le fragile réseau des mycéliums de champignons microscopiques qui aident les plantes à mieux capter la matière organique. Le semis direct quant à lui abaisse, certes, la diversité bactérienne, mais il favorise les espèces impliquées dans la fertilité, augmente la vitalité des champignons et améliore leur efficacité dans la dégradation de la matière organique.

Le non labour, supérieur partout dans le monde

GLOBAL. Stacy Zuber étaient cependant perturbées par le fait que si cette différence entre labour et non labour était toujours à l’avantage de ce dernier, les résultats américains variaient beaucoup d’une ferme à l’autre. En cause, les variations climatiques et pédologiques, mais aussi les différences de pratiques, comme le passage de herses pour un travail superficiel du sol, l’utilisation ou pas de pesticides, ou la pratique du semis direct sous couvert pérenne comme font les tenants de l’agriculture de conservation. «Une méta-analyse nous a permis de regarder les différents champs d’études autour du monde pour vérifier s’il y a bien le même résultat partout, explique Stacy Zuber. Cette méthode nous a permis d’avoir une vue globale ». Résultat : partout, les sols sous labour ont une activité et une masse microbienne ainsi qu’une activité enzymatique bien inférieure aux sols non labourés.

Ce résultat ne surprendra pas les chercheurs de l’Inra Dijon qui étudient ces écosystèmes microbiens. Ces chercheurs ont fondé en 2001 un réseau de la mesure de la qualité des sols quadrillant le territoire français. En établissant une moyenne de vie bactérienne exprimée en microgramme d’ADN présents dans un gramme, la plateforme Genosol est désormais capable de hiérarchiser les terres les plus riches et d’informer ainsi les agriculteurs sur la fertilité réelle de leur terre. De même, un sol riche en matière organique capte beaucoup plus de CO2 atmosphérique. D’où l’idée de faire de l’amélioration biologique des champs cultivés un moyen de lutte contre le réchauffement climatique. Lancé lors de la COP 21 à Paris en décembre dernier, le programme "4 pour 1000" vise ainsi à promouvoir toutes les techniques améliorant la fertilité des sols. Dont –comme vient de le prouver les chercheurs de l’Université de l’Illinois– le non labour des terres.

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Loïc Chauveau       Sciences et Avenir